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« J’ai formé mon repreneur » « J’ai formé mon repreneur »

Alain Chazerault a appris le métier à Thibaut Guy pendant un an et demi avant que ce dernier s'installe.

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En décembre dernier, à 64 ans, Alain Chazerault a pris sa retraite. Son élevage de volailles (25 000 poulets bio vendus à Bodin, filiale de Terrena, et 2 500 en vente directe), ses 28 ha de terres et sa maison (1) sont désormais entre les mains de Thibaut Guy. C’est pendant un stage en alternance, avant d’obtenir son BPREA, que le jeune homme découvre et prend goût à l’aviculture. Son maître de stage lui a transmis le virus et, après avoir travaillé dix ans dans une coopérative agricole du Maine-et-Loire, Thibaut décide de s’installer en production de volailles.

En 2017, il se met en quête d’une exploitation à reprendre autour de sa ville de Saumur. Il en visite une dizaine, sans succès. Soit c’est trop rapide : « La moitié des cédants voulaient vendre immédiatement, mais j’avais besoin de temps et d’une période de tuilage. » Soit ce n’est pas clair : « Je ressortais des visites sans réponse sur le prix de cession ou les résultats économiques à attendre. »

Sans se décourager, Thibaut continue ses recherches sur internet jusqu’à tomber, début 2019, sur l’annonce d’Alain sur le site de la Confédération paysanne. Il sort conquis de la première visite : « Alain avait fait l’évaluation de l’exploitation. Il m’a présenté le prix, les conditions - location des terres, rachat des deux bâtiments de 400 m² et de la maison -, ses revenus… » Non seulement Thibaut savait « où il mettait les pieds », mais il pouvait faire un stage d’un an. « Cette période était nécessaire pour me rassurer et apprendre le métier. »

Anticiper et se préparer

Deux ans auparavant, Alain avait suivi six jours de formation avec l’A­dear (Association régionale pour le développement de l’emploi agricole et rural). « Céder c’est aussi complexe que s’installer mais ça vaut le coup de s’y investir ! » En groupe avec une petite dizaine de futurs cédants, il balaye tous les sujets (réglementaire, juridique, économique, so­cial) et apprécie les échanges. Il poursuit avec un conseil individuel pour évaluer sa ferme à sa valeur économique et rédiger son annonce. Pas de doute, son exploitation, en bio depuis 2010, saura intéresser. L’annonce fait mouche. Thibaut est le premier des six candidats à voir la ferme. « C’était le repreneur idéal : en famille, jeune, motivé par le métier, intéressé pour vivre dans la maison », se souvient Alain.

Un stage indemnisé

En mars 2020, Thibaut emménage avec femme et enfant dans la maison d’exploitation, en location, tandis qu’Alain et son épouse élisent domicile à une dizaine de kilomètres. Il commence un stage de formation professionnelle d’un an, indemnisé par Pôle emploi, dans le cadre de la CIAP (Coopérative d’installation en agriculture paysanne).

En plus de l’apprentissage de terrain chez son « référent », Thibaut bénéficie d’une formation de sept jours avec d’autres porteurs de projets et multiplie les visites. De quoi « faire son trou » dans la région, commencer à développer de nouveaux circuits de vente directe et un atelier de pondeuses.

Jusqu’au départ à la retraite d’Alain, il poursuit par un stage de parrainage. En janvier 2022, il s’installe avec les aides, la tête pleine de projets pour développer l’exploitation. S.B.

(1) La ferme des Harbaux, à Montilliers (Maine-et-Loire).

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